Une petite histoire...

En 2015, j’ai initié avec un ami ce qui était le 1er média en ligne consacré au slam. Son nom c'etait Slamement; vous en avez entendu parler une fois, peut-être. Dans la foulée, nous avons ensuite créé un concours de slam 100% féminin dénommé SlamLadies.

En réalité, tout le projet avait débuté par un simple blog qui très vite deviendra un site web complet, une plateforme digitale où le public pouvait “découvrir, s’informer, écouter du slam”. Le trafic venait de partout en Afrique pour lire des articles, télécharger des sons, au point où un jour le site web est tombé en panne car notre bande passante disponible était devenue insuffisante. 

Ça promettait fort. La passion aidant, j’ai même été jusqu’à démissionner de mon boulot (NB: jeu dangereux à ne pas essayer à la maison 😑) afin de me consacrer à ce rêve, tellement nous étions convaincus du potentiel de monétisation de l’activité.

Monétiser, était justement la cerise que nous avions inlassablement tenté de mettre sur le gâteau. Nous voulions «créer une industrie du slam» permettant aux créateurs d'en faire un métier bien payé et aussi profitable pour nous la plateforme.

Nous avons même participé à des concours pitch pour trouver du financement mais étions confrontés à l’accablante réalité que notre projet était “spécial”. Comparativement aux autres candidats en lice dont le jury pouvaient clairement catégoriser les projets soit en entrepreneuriat tech, entreprenariat agricole etc, le notre semblait difficile à cataloguer et donc à apprécier à sa juste valeur.

Au bout de 5 années d’efforts sur fonds propres nos ardeurs ont dû se calmer. Grosse frustration car outre mer, des initiatives similaires semblaient pourtant prospérer.

Que grande ne fut pas ma joie lorsqu’en 2022 j’ai été recommandé auprès d’une agence événementielle sud-africaine par une pote pour un contrat de traduction dans le cadre de l’organisation de l'édition 4 du CANEX (Creative Africa Nexus) qui se tenait pour la 1ère fois dans un pays francophone, notamment la Côte d’Ivoire.

J’étais émerveillé de découvrir l’existence de toute une machine structurée par la volonté d’acteurs institutionnels essentiellement privés et destinée à propulser l’économie culturelle et créative africaine. Entre autres activités, une "Deal Room" dédiée était prévue pour connecter les porteurs d'initiatives culturelles et créatives avec des investisseurs sérieux sur présentation et sélection de leurs projets.

Le sentiment qui m’a animé tout au long de la mission : “ Si seulement ceci existait depuis 2015! ”